Sonia Sieff is a photographer and film maker. She took up business on movie sets with renowned photo directors, before turning to fashion. Her style is marked by a mastery and a love for light, as well as an obsession with personality and body which she expresses through nude and portrait. In recent years, while collaborating with many French and international magazines, she also devotes herself to her personal projects and exhibitions. Her first book, Les Françaises, was published in 2017 by Rizzoli. Currently, she is working on her first documentary, about her father, a short film about the world of fashion and her next photographic books.
Sonia Sieff est photographe et réalisatrice. Elle a abordé le métier sur des plateaux de cinéma avec des chefs-opérateurs renommés, avant de s’orienter vers la mode. Son style dénote une maîtrise et un amour de la lumière ainsi qu’une obsession de la personnalité et du corps qu’elle exprime à travers le nu et le portrait. Ces dernières années, tout en apportant sa collaboration à de nombreux magazines français et internationaux, elle se consacre aussi à ses projets personnels et à ses expositions. Son premier livre, Les Françaises, est paru en 2017 aux éditions Rizzoli. À l’heure actuelle, elle réalise son premier film documentaire, qui est consacré à son père, mais aussi un court-métrage sur le monde de la mode et prépare ses prochains livres photographiques.
“She had feelings. Loved her mistress, Pauline, with a pure and adolescent love. Waiting for her, her young engine was beating widly when she came to the corner of a street. Not hesitating to take risks, hazard warning lights on, on the main boulevards.”
« Elle éprouvait des sentiments. Aimait sa maîtresse, Pauline, d’un amour pur et adolescent. L’attendant, son jeune moteur battait la chamade quand celle-ci déboulait à l’angle d’une rue. N’hésitant pas à prendre des risques, warnings allumés, sur les grands boulevards. »
“They were made for each other. Pauline’s varnished nails seemed to have been designed for the serrated steering wheel of Ami 6. The comfortable red benches carried the rounded buttocks of the young woman from appointment to appointment. The small car purring with happiness.”
« Elles étaient faites l’une pour l’autre. Les ongles vernis de Pauline semblaient avoir été dessinés pour le volant dentelé de l’Ami 6. Les confortables banquettes rouges transportaient les fesses rebondies de la jeune femme de rendez-vous en rendez-vous. La petite voiture ronronnait de bonheur. »
“But Pauline, in love with freedom and eager to meet new people, needed to live. In a street in the 16th arrondissement of Paris, she was courted by a very chic old Citroën which, they whispered, belonged to Sacha Guitry. It was tempting. Pauline wanted to live her crazy years to the rhythm of the foxtrot on the hood of the explosive traction engine.”
« Mais Pauline, éprise de liberté et de rencontres nouvelles, avait besoin de vivre. Dans une rue du XVIe arrondissement de Paris, elle fut courtisée par une vieille Citroën très chic qui, lui murmurait-on, aurait appartenu à Sacha Guitry. C’était tentant. Pauline avait envie de vivre ses folles années au rythme du fox-trot sur le capot du moteur explosif de la traction."
“The little car accepted this first infidelity. Sadly parked on the sidewalk, she was just lying in wait. Pauline would be back.”
« La petite voiture accepta cette première infidélité. Tristement stationnée sur le trottoir, elle attendait son heure. Pauline reviendrait. »
“The past did not last: Pauline came back, to leave better. The presidential Citroën SM was courting her.”
« Le passé n’eut qu’un temps : Pauline revint, pour mieux repartir. La Citroën SM présidentielle la courtisait. »
“Pompidou had defeated the Pompadour. The Ami 6 thought she was failing. The engine burning, she called in sick.”
« Pompidou avait eu raison de la Pompadour. L’Ami 6 crut défaillir. Le moteur brûlant, elle se fit porter pâle. »
“Pauline was driving around Paris in a convertible, her nostrils full of the smell of leather and hot oil. Let’s get those French girls!”
« Pauline parcourait Paris en décapotable, l’odeur du cuir et de l’huile chaude plein les narines. À nous deux les p’tites Françaises ! »
“The ‘Presidential’ got tired of her, flirting with easy actresses and women. Pauline was left. And came to console herself in her Ami 6 arms. They cried together: one with joy at having found again her only one, the other at having lost her illusions. <br/>But as life is not a long quiet river, l’Ami 6 was provoked into a duel by the new, the arrogant C5.”
« La “Présidentielle” se lassa, draguée par des actrices et des femmes faciles. Pauline fut quittée. Et vint se consoler dans les bras de son Ami 6. Elles pleuraient de concert : l’une de joie d’avoir retrouvé son unique, l’autre d’avoir perdu ses illusions. <br/>Mais comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, l’Ami 6 fut provoquée en duel par la nouvelle, l’arrogante C5. »
“Pauline interfered between the two cars: she had finally made her choice.”
« Pauline s’interposa entre les deux bolides : elle avait, enfin, fait son choix. »